Encore peu connue, la dyspraxie ou « Trouble de l'acquisition de la coordination » est un trouble du développement qui affecte le contrôle, la planification et la coordination de gestes normalement faciles à accomplir. Il se manifeste chez les jeunes enfants par une incapacité à faire des gestes ordinaires (s'habiller, par exemple).
On l'appelle parfois la dyspraxie le « handicap fantôme » parce qu'il est invisible. Le plus souvent, la maladie n'est pas détectée et on pense que les enfants touchés sont simplement paresseux, ou atteints d'un retard du développement.
Il existe plusieurs formes de dyspraxie, que l'on divise globalement en trois familles :
La dyspraxie gestuelle
L'enfant ne parvient pas à coordonner ses gestes, il a des difficultés motrices.
La dyspraxie constructive
L'enfant n'arrive pas à planifier et produire une tâche pourtant simple.
La dyspraxie visuo-spatiale (la plus courante)
L'enfant interprète mal les données visuelles et spatiales qui l'entourent et semblera donc particulièrement maladroit.
Causes de la dyspraxie
Les causes de la dyspraxie ne sont pas connues. On sait cependant que ce n'est pas une maladie héréditaire.
Les spécialistes ont remarqué qu'un fort pourcentage des enfants dyspraxiques sont des prématurés, mais ce n'est pas toujours le cas.
Qui est touché par la dyspraxie?
On estime que 3 à 6 % des enfants seraient dyspraxiques. Sur ce nombre, seulement ¼ environ sont diagnostiqués.
Contagion
La dyspraxie n'est pas une maladie contagieuse.
Les principaux symptômes de la dyspraxie
Plutôt que de symptômes, on parle de « manifestations » de la dyspraxie. Celles-ci peuvent être très différentes selon les cas. Il est fréquent que les symptômes soient assez légers pour que l'on ne soupçonne pas une réelle maladie, mais plutôt de la paresse, un manque de bonne volonté, de l'étourderie ou encore une mauvaise compréhension. Voici une liste non exhaustive des manifestations possibles :
- L'enfant ne parvient pas à effectuer des gestes quotidiens simples : s'habiller, couper ses aliments, lacer ses souliers, se moucher.
- Il a des difficultés d'élocution.
- Il n'arrive pas à planifier et reproduire un mouvement : taper du pied dans un ballon.
- Il a de la difficulté à s'orienter dans l'espace.
- Il est particulièrement maladroit.
- Il est malhabile dans les sports (jeux de ballon, coordination).
- Il a des difficultés avec les jeux comme les casse-têtes, les blocs, les legos.
- Il distingue mal la droite et la gauche.
- Il a des difficultés à l'école : il tient mal son crayon, a une calligraphie illisible, a du mal à tracer certaines lettres, des problèmes en géométrie et en compréhension mathématique, etc.
De plus, les enfants dyspraxiques sont souvent maladroits dans leurs réactions avec les autres et semblent ne pas savoir se contrôler (gestes et paroles déplacées, hors contextes).
Enfin, puisque la dyspraxie n'a absolument rien à voir avec un retard mental, les enfants atteints se rendent parfaitement compte de ce qu'il « faut » faire et font tout ce qui est en leur pouvoir pour y arriver. Ils sont donc souvent épuisés et vont parfois dire qu'ils n'aiment pas une activité en particulier (« moi, j'aime pas ça faire du vélo ») plutôt qu'essayer encore et être confrontés à un nouvel échec.
Diagnostic de la dyspraxie
Pour identifier la dyspraxie, il faut faire ce qu'on appelle un diagnostic d'exclusion, c'est-à-dire qu'on procède par élimination de toutes les autres maladies possibles (déficience mentale, trouble génétique, etc.)
Le personnel médical procèdera ensuite à une série de tests et de bilans et questionnera aussi les proches (famille, enseignants) pour avoir tous les renseignements existants sur les habilités et les faiblesses de l'enfant. C'est un travail de longue haleine et plusieurs professionnels doivent participer au diagnostic : neuropédiatre, neuropsychologue, psychologues, ergothérapeutes, orthophoniste, entre autres.
Possibles risques de complications
La dyspraxie n'est pas évolutive, il n'y a donc pas de complications quant aux symptômes. Par contre, le cumul des échecs répétés, de la fatigue accumulée et des retards d'apprentissage peuvent entrainer un retard « chronique » qu'il devient difficile de rattraper sans une prise en charge adéquate.
De plus, les enfants dyspraxiques étant souvent mis à l'écart (par eux-mêmes ou par le groupe), ils développent fréquemment une faible estime de soi, un sentiment d'anxiété et de tristesse pouvant aller jusqu'à l'état dépressif avancé et causer d'autres problèmes de comportement.
Traitement de la dyspraxie
Lorsque le diagnostic de dyspraxie est posé, la prise en charge est immédiate et souvent très efficace à court terme, même s'il est nécessaire de s'y plier pendant plusieurs années. Chaque cas étant différent, la rééducation est adaptée à chacun selon ses besoins et ses lacunes. Elle consiste à améliorer l'organisation spatiale, les concepts verbaux, l'enchainement des gestes du quotidien, etc.
De plus, l'entourage de l'enfant visera à contourner (voire éliminer) les situations qui sont particulièrement difficiles pour ces jeunes et à « aplanir » leurs gestes quotidiens : vêtements faciles à mettre/enlever, utilisation à l'école d'un ordinateur plutôt qu'un stylo, supports ergonomiques, semelles orthopédiques, etc.
Les enfants dyspraxiques n'ayant pas de retard mental, on essaie généralement de les garder dans le système scolaire normal. Dans les cas sévères, il peut arriver qu'un éducateur spécialisé reste présent dans la classe et assiste l'élève dans ses apprentissages.
Prévention de la dyspraxie
Les causes de la dyspraxie étant pour le moment inconnues, il est impossible de la prévenir. Il est cependant primordial de contacter un spécialiste (neuropédiatre) le plus rapidement possible, si vous constatez un comportement inhabituel chez votre enfant. En effet, plus la prise en charge sera commencée tôt, meilleures seront les chances de l'enfant de s'en sortir sans séquelles.
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Note
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