À quoi bon peut ressembler la vie d’une mère monoparentale en cette ère de COVID-19? En voici les grandes lignes :
- C'est de devoir conjuguer le travail et les enfants à la maison en ayant ton bébé qui te tire la main et chigne parce qu’il veut jouer avec toi évidemment lorsque tu es en présentation vidéo avec tes clients.
- C’est de devoir vivre le jugement des autres à l’épicerie parce tu n’as pas pu laisser ton enfant de 20 mois à la maison et que tu ne lui a pas mis un masque.
- C’est de devoir préparer trois repas par jour, avoir six réunions de planifiées, de devoir faire un spectacle de marionnettes, de donner le bain, de lire quatre histoires à la Fred Pellerin avant le dodo et d’avoir l’énergie pour répéter le tout le lendemain.
- C’est de devoir se maquiller et se préparer afin de ne pas avoir l’air d’un cadavre lors de la vidéoconférence du matin et que ta petite tornade renverse tout ton fond de teint en crème partout sur le mur gris pâle de la cuisine.
- C’est de devoir faire le ménage le soir, dans ton 5% de niveau d’énergie restant quand que tu sais qu’à 11h le lendemain matin cela ne paraîtra déjà plus suite à l’activité bricolage et pâte à modeler de l’avant-midi.
- C’est de devoir passer des nuits blanches parce que la routine de ton enfant a été bousculée par les fermetures de garderie et qu’il ne comprend pas pourquoi il ne peut plus voir ses amis.
- C’est de devoir faire deux parcs par jour, entre tes obligations professionnelles, pour contrer l’énorme sentiment de culpabilité vis-à-vis la peine que ton enfant vit de l’isolement.
- C’est de passer tes heures de sommeil déjà peu nombreuses sur les petites annonces à l’affût de nouveaux jouets et de livres pour divertir ton enfant, afin qu’il oublie presque qu’il passe toutes ses journées à la maison, en ton unique compagnie.
- C’est de devoir trouver l’énergie et le temps de faire toutes les commissions, les rendez-vous médicaux, le magasinage de vêtements de ton petit loup qui grandit beaucoup trop vite alors que tu as du mal à prendre ta douche sans entendre ton enfant t’appeler parce qu’il a fait un cauchemar.
- C’est de devoir rire jaune lorsque tu as enfin un cinq minutes à toi pour écouter ta quotidienne préférée mais que ton enfant décide de se réveiller de sa sieste au bout de 20 minutes prêt à jouer de nouveau.
- C’est de devoir vivre avec une pression et une culpabilité quotidienne de ne pas pouvoir donner ton 100% ni à ton employeur ni à ton enfant parce tu dois conjuguer les deux, et ce, 24h sur 24, pendant des mois sans pouvoir ne rien y changer.
- C’est de réagir avec beaucoup trop d’émotions lorsque tu te rends compte que tu as fini ta réserve de café et te demandes comment tu vas faire pour survivre aux crises de bacon de ton petit cœur avec calme et douceur parce que tu lui as offert des céréales au lieu d’une rôtie ce matin-là.
Mais au final, la monoparentalité en temps de COVID-19 c’est...
- C’est surtout avoir la chance de voir ton enfant grandir et s’épanouir au quotidien.
- C’est surtout avoir la chance de partager un fou rire avec ton enfant lorsque tu as besoin d’un petit «push» d’énergie.
- C’est surtout recevoir des câlins à profusion et de voir des yeux pétillants de bonheur lorsque ton enfant voit la poussette et comprend qu’il s’en va jouer au ballon avec sa maman.
- C’est surtout avoir le temps de reconnecter avec l’important soit l’amour et la santé des personnes qui nous sont chères.
- C’est surtout avoir le temps d’accepter que tout ne doit pas être parfait pour pouvoir être heureux. Que le pire qui va arriver lorsqu’une brassée de lavage attend au lendemain, c’est qu’il y aura quelques morceaux de plus.
- C’est surtout avoir la chance de faire le plein de souvenirs, de découvrir la beauté de la nature qui nous entoure et de la partager en exclusivité avec le petit être qui ne cessera jamais de t’épater par sa curiosité contagieuse.
Alors que la COVID-19 a amené ses défis avec l’isolement, j’ai plutôt vécu ma monoparentalité en me disant que cet épisode m’avait plutôt enrichie de la plus belle chose qui soi, c’est-à-dire une connexion quotidienne inégalable et si précieuse avec la personne la plus importante de vie, mon enfant.