On raconte que la prostitution est le plus vieux métier du monde, mais en fait, c'est plutôt l'esclavage sexuel qui semble exister depuis la nuit des temps. Dernièrement, je me suis interrogée à savoir si le fait de nommer les femmes « travailleuses du sexe » plutôt que « prostituées » rendait le boulot plus humain...Je ne crois pas.
Un travail comme les autres?
Vraiment pas. Nous sommes loin du 9 h à 17 h et à des kilomètres d'un boulot pratiqué avec passion. Selon plusieurs études réalisées auprès des travailleuses du sexe, la plupart n'ont pas vraiment choisi ce métier. Elles proviennent majoritairement de familles dysfonctionnelles et présentent souvent des problèmes de toxicomanie. La prostitution devient un moyen de survie, ou une façon de se procurer de l'argent pour de la drogue.
Bien que quelques organismes fassent beaucoup d'effort pour améliorer la qualité de vie de ces femmes, les conséquences d'un tel travail ne sont pas négligeables. Une baisse d'estime de soi, un sentiment de culpabilité et de mépris envers son corps, une exposition accrue aux infections transmises sexuellement, une dépendance aux drogues et à l'alcool, l'exclusion sociale, l'isolement, etc.
Quelques types de prostitution
Prostitution de rue
La première image qui nous vient en tête lorsqu'on parle de prostitution est celle d'une femme qui attend son prochain client dans la rue ou un parc. C'est la prostitution de rue. Malheureusement, beaucoup de ces femmes sont victimes de violence. L'organisme communautaire Stella, à Montréal, a mis sur pied une liste de mauvais clients qui consiste en une description des incidents de violence rapportés par les travailleuses du sexe. Cette liste les aide à éviter les situations dangereuses qui peuvent survenir à tout moment.
Prostitution en agence
Il y a aussi la prostitution en agence. Nous en avons beaucoup entendu parler en 2002 lors de l'opération Scorpions à Québec. Il s'agit d'un phénomène organisé où un proxénète dirige les travailleuses du sexe vers des clients.
Au Canada, la prostitution est légale, mais pas tout ce qui gravite autour. Comme il est interdit de négocier un prix dans un endroit public, les proxénètes arrangent un rendez-vous entre la prostituée et le client pour garder une certaine façade de légalité.
Salons de massages érotiques
Les salons de massages érotiques sont aussi une forme de prostitution. Les masseuses offrent un service sexuel moyennant une rétribution du client. La loi stipule que toute personne entrant dans ce genre de lieu, en sachant très bien ce qu'elle fait, commet une infraction passible de six mois d'emprisonnement.
Et les hommes?
Sur Internet
La prostitution masculine est moins répandue, mais elle existe quand même. Les hommes qui se prostituent sont majoritairement des fugueurs ou des toxicomanes. Les travailleurs du sexe ont plus tendance à s'afficher sur Internet que dans la rue, car le phénomène de l'escorte a plus de popularité auprès des clients potentiels. Ils font beaucoup plus d'argent de cette façon. À Montréal, l'organisme Rezo (anciennement Séro-Zéro) améliore la qualité de vie de ces hommes grâce à leur service d'écoute, d'information de référencement et d'accompagnement.
Bien que le visage de la prostitution ait changé depuis quelques années, les conditions de travail de ces gens demeurent précaires. Je lève mon chapeau aux organismes qui font leur possible pour rendre la vie de ces travailleurs moins difficile.